Clyde Pangborn et Hugh Herndon

En 1931, les deux aviateurs américains sont les premiers à traverser l'océan Pacifique en avion sans escale. Décollant du Japon, ils rejoignent les États-Unis en 41 heures. Pour économiser du poids, ils s'envolent sans chaussures – ni train d'atterrissage.
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1931
Après avoir parcouru des milliers de kilomètres lors de leur tour du monde, Clyde Pangborn (35 ans) et Hugh Herndon (31 ans) terminent leur périple directement en prison : les deux aviateurs américains sont arrêtés par les autorités nippones pour avoir survolé et photographié un territoire militaire. Moyennant une amende de 1 000 $ chacun, ils sont libérés et autorisés à redécoller, mais on ne leur accorde qu'une tentative. Le 4 octobre 1931, ils s'élancent donc dans les airs depuis une plage située à 482 kilomètres de Tokyo.

Lors du décollage, leur Bellanca rouge – baptisé « Miss Veedol » – est bien trop surchargé, avec près de 3 500 litres de carburant. Le poids de l'avion dépasse alors de loin les limites autorisées par le fabricant. Non seulement Pangborn a installé trop de réservoirs, mais il a aussi modifié le train arrière de manière à pouvoir s'en délester une fois dans le ciel.
Selon les calculs de l'ancien pilote militaire, cette opération devait réduire la résistance aérodynamique et la consommation de carburant, tout en augmentant la vitesse de « Miss Veedol ».

Après 3 heures de vol, Pangborn décide de mettre son plan à exécution, mais deux des jambes du train d'atterrissage refusent de se décrocher. Fidèle à son surnom de casse-cou, dont il a hérité lors de ses débuts en tant qu'acrobate aérien, « Upside-Down » Pangborn est alors contraint de ramper sur l'aile à plus de 4 kilomètres d'altitude au-dessus des eaux glaciales du Pacifique. Et ce, pieds nus, car ses chaussures sont restées au Japon afin de réduire le poids de l'appareil. Après 20 minutes d'efforts à haut risque, il parvient enfin à détacher les pièces récalcitrantes. Avec 17 000 heures de vol à son actif, Pangborn est l'homme de la situation, prévenant le crash de leur avion.
Hugh Herndon (à gauche) et Clyde Pangborn (à droite) arrivent à Wenatchee le 5 octobre 1931.
Malheureusement, les problèmes ne sont pas terminés. Hugh Herndon, co-pilote et financeur de cette aventure, a oublié de transvaser du carburant des réservoirs du fuselage à ceux des ailes, ce qui finit par entraîner l'arrêt du moteur. « Pang » doit alors quitter leur altitude de croisière pour descendre à 430 mètres et redémarrer. Par ailleurs, après avoir affronté le froid cinglant du golfe d'Alaska, les deux aviateurs font face à un épais brouillard, qui les empêche de repérer un site d'atterrissage. Malheureusement, le temps presse : les réservoirs sont quasiment vides. En effet, ils ont décollé il y a plus de 40 heures, comme l'indiquent leurs Longines, des montres d'une grande fiabilité.

Pangborn décide donc de mettre le cap sur Wenatchee, une ville qu'il connaît depuis son enfance. En véritable expert, il réussit à faire atterrir le grand Bellanca rouge sur le ventre, après 41 heures et 13 minutes passées dans les airs. Herndon se cogne légèrement la tête, tandis que Miss Veedol écope de bosses au niveau du ventre et de l'hélice.
Pangborn et Herndon ont ainsi effectué le plus long vol sans escale pour l'époque. Distance parcourue : environ 8 850 kilomètres. Un journal japonais leur décerne même un prix de 25 000 $ pour avoir réalisé le premier vol Japon-États-Unis d'une traite.

Plus tard, Herndon écrira à Longines-Wittnauer que « Clyde Pangborn et moi-même portions une montre Longines, dont les performances ont été irréprochables d'un bout à l'autre des deux voyages », faisant référence à leurs traversées de l'Atlantique et du Pacifique. Lors du vol au-dessus du Pacifique, « lors duquel nous avons eu affaire à un temps arctique si froid que l'eau de nos gourdes a gelé, nos montres Longines n'ont cessé d'indiquer l'heure avec une précision absolue », expliquera Herndon en novembre 1931. Et d'ajouter : « Comme vous le savez, connaître la bonne heure est indispensable pour naviguer correctement. »
“ …nous avons eu affaire à un temps arctique si froid que l'eau de nos gourdes a gelé, mais nos montres Longines n'ont cessé d'indiquer l'heure avec une précision absolue. Comme vous le savez, connaître la bonne heure est indispensable pour naviguer correctement. Puissions-nous féliciter les fabricants d'une montre si excellente. ”
Longines Cockpit Clock avec Double Fuseau Horaire (1931)
Fournie aux aviateurs Clyde Pangborn et Hugh Herndon.
Deux paires d'aiguilles des heures et minutes pour indiquer un deuxième fuseau horaire. Deux cadrans concentriques de 24 heures et petite seconde. Poussoir supplémentaire pour arrêter le mouvement, permettant de synchroniser la montre à la seconde près avec un signal horaire radiodiffusé.
Boîtier en aluminium, typique des horloges d'aviation. Mouvement cal. 18.69N, spiral Bréguet, balancier deux métaux, gravure « breveté le 6 mars 1911 » sur le mouvement, évoquant le brevet de Longines (N ° 52579) pour les montres dotées de deux paires d'aiguilles des heures et des minutes et conçues pour la Turquie (« Montre turque à deux tours d'heures »).
Longines Cockpit Clock Crédit ©Oliver Hartmann
Lettre de Hugh Herndon et Clyde Pangborn à Longines en 1931.